A MA SOEUR
Les actrices sont très convaincantes. Voilà c'était le
compliment, passons à la suite.
Il est de ces films que certains justifieront par des envolées lyriques
aussi stupides que stériles. Pas moi. Tout film ne se justifie pas par
sa seule existence. Tout film n'a pas forcément sa légitimité
et sa place dans le septième art.A ma soeur en est le pathétique
exemple. Je suivais de loin la filmographie de Catherine Breillat, puis un soir
je me suis lancée. Ca m'a suffit. A peine au bout d'un quart d'heure
je me sentais mal à l'aise. Une jeune fille de seize ans qui subit une
sodomie parce qu'un garçon lui fait avaler que derrière ça
compte pas. Bien sur le tout dans la chambre de sa soeur cadette et obèse.
On sent à peine le film voyeuriste...Et puis ça s'enchaine, image
crue à la clé, parce qu'évidemment il "faut"
montrer, se libérer des tabous sexuels, analyser le con dans tous ses
recoins. Voilà comment on justifie gratuité, voyeurisme désincarné
de toute substance intellectuelle; le cul pour le glauque, la caméra
pour Breillat. Puis l'apothéose finale, la mère et la fille tuées
sur une aire d'autoroute par un malade qui viole la jeune et la baillonne avec
sa propre culotte. Que dire? Que j'ai envie de jeter ma télé par
la fenêtre? Cela va de soi. Breillaht ne connait rien des drames et de
la dramaturgie. Elle expose avec froideur, montre, affiche, dénude, monte,
projette et encaisse. Décidément il y aura toujours ces réalisateurs
qui ne comprendront jamais combien la suggestion et le symbolisme d'une prise
de vue en disent plus, et sont les élément indispensables à
toute production cinématographique. Il y a de ces femmes qui vous font
regretter la libération sexuelle, parce qu'elle l'utilise à des
fins racoleurs. Ce film n'est donc qu'un amas de facilité et de perversions.
Jusqu'où cette femme ira-t-elle? Jusqu'à quand détruira-t-elle
l'amour, le cinéma et l'amour du cinéma? Malade ou perverse? Simplement
méprisable.
(Lilie07)