CHICAGO
La comédie musicale revient en force depuis quelques temps. En 2000 nous avions eu droit au Dancer in the Dark de Lars von Trier, où mélodrame et musique s'entremêlaient. En 2001 c'était au tour de Moulin Rouge de Baz Luhrmann, qui marquait l'authentique retour de la comédie musicale sur les écrans avec ses chorégraphies au rythme endiablé mais qui restait somme toute un échec artistique. Aujourd'hui, en 2003, arrive donc Chicago, comédie musicale qui fut jadis crée en 1975 par Bob Fosse pour Broadway.
Rob Marshall, dont c'est le premier film, entreprend donc d'adapter ce show au cinéma. Evidemment tout les ingrédients sont au rendez-vous : lumières étincelantes, chansons luxuriantes avec la chorégraphie appropriée, tenues affriolantes etc. Bref, le spectacle ! Il est d'ailleurs amusant de voir que la première scène du film rend hommage au All That Jazz de Bob Fosse, film pour lequel il avait reçu la Palme d'or en 1980 (ex æquo avec Kagemusha de Kurosawa).
Car effectivement dans Chicago il est question de spectacle et uniquement de ceci. A un moment du film Billy Flinn, magnifiquement interprété par Richard Gere, dit à Roxie Hart que tout ce qui l'entoure n'est que du spectacle. Tout n'est qu'apparence et la petite Roxie semble en être aveuglée. Le tout premier plan du film est à ce titre très évocateur puisque la caméra s'introduit lentement dans l'il de la blondinette comme pour attester de ce miroir aux alouettes qu'est le monde du show. Mais ce mouvement de caméra a également une autre fonction, celle de s'immiscer dans sa tête pour y voir ses rêves. Le réalisateur a d'ailleurs la bonne idée d'alterner l'histoire de Roxie et sa transposition fantasmée sur scène.
L'apparence comme leitmotiv du film, Rob Marshall le prend au pied de la lettre et n'hésite pas à mettre en (sur) scène des moments à priori difficiles. Une scène qui présente la gardienne de prison aux femmes condamnées se transforme en une ballade envoûtante. Une autre exposant la pendaison d'une femme jugée coupable trouve un terrible écho dans un numéro d'exhibition où la corde moyen de mise à mort devient un objet spectacle déclenchant des cris de joie. Le cinéaste américain révèle la corruption, les tabous, les obstacles que peuvent rencontrer les danseuses, etc. Mais au lieu d'un drame, Rob Marshall fait de son film une vraie comédie. De fait, la critique acerbe du monde du spectacle qu'il fait n'en devient que plus forte.
Rob Marshall termine d'ailleurs son film sur une note pessimiste puisque les
deux danseuses adversaires au début, se retrouvent ensemble sur scène
brillant de mille feux, adulées par le public : gloire et corruption
sont hélas intimement liées. Mais comme le signale à un
moment du film le personnage incarné par Richard Gere : " ce n'est
qu'un feu de paille ".
(Blop)
Retour à la selection de l'auteur de la critique
Petit film sans prétention (j'espère) qui fait passer un bon
moment. Inspirée d'une comédie musicale de Broadway, cette production
reproduit à peu près justement l'ambiance des scènes new
yorkaises.Sur les planches, il suffit de trois phrases pour danseurs et chanteurs
y trouvent un prétexte à un show endiablé, parés
de costumes splendides. Peut être à travers tous ces artifices
tente-t-on d'aborder les sujets les plus durs sur un ton léger et enjoué:
la conditions des américaines au coeur des années trente, qui
n'oublie la crise qu'à travers l'alcool prohibé et des paillettes
plus que de necessité.Car on se laisse toujours éblouir par les
strass et autres fausses piereries...du moment que ça brille, les insectes
se grillent volontiers. C'est aussi pour cela qu'on est emerveillé par
l'esthétisme et la mise en lumière du film, et totalement artificielle:
un style baroque (contraste des couleurs avec les sempiternels rouges carmin,
noir, doré et vermeils...) fidèle à la lignée des
comédies musicales sur grand écran de cette dernière décennie.L'archétype
du monde des artistes fait toujours recette.
En Outre, la partie musicale y est aussi pour beaucoup dans le succès
du film (oui j'ai pas inventé l'eau chaude...). Les chants rythmés
par le choeur mettent en exergue, le deploiement vocal (si, si c'est du deploiement)
des rôles principaux. Décidement les pays anglo saxons demeurent
les maitres de la musique de ce vingtieme siècle, ce doit etre que leur
langue doit etre plus adapté à la musique de notre époque.
Par contre l'histoire est très très exagérée. Soit
il s'agit de l'appologie de bad girls (le coté obscur de la force, ça
aussi on aime bien) soit il s'agit de plaindre toutes ces femmes qui ont tuées
de sang chaud ou froid, ce qi justifierait leur crime. Mouais limite quoi, et
de pas très bon goût. Tout aussi limite, sont ces sempiternels
solo etats d'âme-ou-on-raconte-sa-triste-existence ... appanage de nos
amis ricains.
L'aspect interessant de cette comédie (dans tous les sens du terme) est
les similitudes que l'on trouve entre trois mondes qui ont en leur essence même
le mot spectaculaire: le monde de la justice, du spectacle et des médias.
Et là où le film puise son originalité est le fait qu'il
mettent en parallèle et sur scène ces trois mondes qui quand on
y reflechit trouve tout à fait leur place sur les planches. Pendant deux
heures tout s'entremelent, se met en scène,se chante ,se danse. On notera
d'ailleurs cette scène émouvante de l'exécution du'une
des prisonnières dont le pendaison est mise en comparaison avec un tour
de magie d'une acrobate. Ce passage nous fait toucher l'irréalité
de ce monde où meme la mort est un spectacle, où ces gens n'existent
pas dans notre monde comme nous,
aussi immortel que des personnages de dessions animés.
Il est inutile de préciser que les roles principaux, ont du faire des
stages à l'actor's studio, qui nettoie tout du sol au plafond! Tout ça
pour dire qu'ils savent tout faire. On pourra donc saluer les prestations de
Catherine Zeta Jones et Renée Zwelinger pour leur interprétations
etaient très juste, notamment Renée, ex célibante, et très
convaincante dans le role de la ravissante garce faussement naïve, un role
où on ne l'attendait pas forcément.
Petit aspect amusant d'ailleurs du show final des deux taulardes: d'un coté
Catherine qui devait certainement se remettre d'une grossesse, et qui donc présentait
des formes jusqu'ici inconnues du grand public, et de l'autres renée
qui elle avait reperdu les dix kilos qu'elle avait du prendre pour Bridget Jones.....et
qui faisait donc un peu crevette! Charmant contraste inversé! enfin ça
a le mérite de nous faire rire.
Inutile de préciser enfin que ce cette comédie musicale se regarde
en V.O...je ne vois pas l'interet sinon à aller voir une comédie
musicale américaine si c'est pour la voir en français.
On peut donc dire en conclusion que ce film n'a j'espère pas l'ambiton,
malgré son oscar, de rentrer dans l'anthologie du cinéma américain.
Il faut je pense, le considérer comme un film spectacle, poétique,
se laissant regarder. Donc une bonne impression de cette transposition de la
scène à l'ecran ,ce qui est loin d'être une évidence.Chicago
est un film correct qui fait passer un bon moment et qui nous donne le sourire....et
c'est dejà pas mal!
(Lilie07)
Retour à la selection de l'auteur de la critique