LES AVENTURES D'HERCULE
1984 CANNON
Réalisateur Lewis Coates
durée 90 minutes
genre : Mytho-logie Ferrignienne
Avec : Lou Ferrigno (Hercule), les mêmes personnages du I pour le roi Minos et Dedalus.
Sous ce titre banal se cache en fait la suite d'illustre " Hercule " avec Lou Ferrigno. Amis Nanardeurs, non seulement on retrouve notre cher Lou , mais en plus, Lewis Coates, sans doute fier du premier opus, se déchaîne !
D'abord le résumé...
Dès le générique, très pompeux à n'en plus finir et digne d'un mauvais clone de Star Wars, Coates nous montre fièrement les meilleurs moment de Hercule I. Enfin quand je dis meilleurs, il faut comprendre nanars, car on droit aux robots animés main, aux combats achorégraphiées et autres effets spéciaux de Gilbert Carpentier. Là, pas de doute, Coates est fier du 1 et donc, encore sous le succès, va dans le II faire pire euh mieux.
Hercule est de retour
Ici, un choix s'offre à vous :
Si vous avez aimé le I dans toute sa nanardise alors pas de minutes à
perdre, courez vous le procurer.
Si vous n'avez pas aimé le I dans toute sa nanardise alors pas de minutes
à perdre, courez vous le procurer, il y a plein de nouveaux effets nanars
euh spéciaux.
Si vous n'avez jamais vu le I, lisez la chronique et courez vous le procurer,
ça vaut le détour.
Lorsqu'on voit ce film, on remarque quelque chose de flagrant : Ca ennuie Coates de suivre la mythologie. Autant dans le I, la mythologie était passée à la moulinette mais certains morceaux (mais alors bien broyés) résistaient, autant dans le II, c'est carrément l'omission, et les seuls restes, c'est-à-dire les noms, de la mythologie sont hérités du I. Si Coates avait changé les noms des personnages, personne ne se serait douté d'une moindre allusion à la mythologie grecque, même au 131321654 degré.
Le slogan de ce film est sans conteste : " Deux comme deux fois plus travaillé "
L'histoire est d'une niaiserie affligeante : on a volé les sept éclairs de Zeus et donc ce dernier envoie Hercule les récupérer. Ce sont les autres dieux qui ont fait le larcins et ont cachés les éclairs dans des créatures plus ou moins dangereuse sur Terre. En même temps (eh oui, comme c'est le 2, il y a double intrigue), un dangereux sorcier sacrifie toutes les filles de son village pour amadouer un dessin animé, oups, une créature. Les deux dernières filles du village demande à Hercule de l'aide. Pendant ce temps, des dieux ressuscitent le roi Minos a partir d'un squelette dans un tombeau (oui oui, on a récupéré son corps malgré l'annihilation du temple dans le I) et du sang d'un figurant, qui prépare sa vengeance contre les dieux. Vous l' avez compris, il ne s'agit que d'excuses pour montrer des combats musclés avec un platas de Ferrignades jusqu'à que nausée s'en suive. Et je peux vous l'assurer, Lou s'est inspiré cette fois-çi. Je ne vous raconterais pas le déroulement mais c'est le cheap-discount du début à la fin, car les scènes genre " 3 figurants ", " même lieux mais sous un autre angles ", " forêt, carrière & usine désaffectée", " scène sur fin de pellicule " et autres " dénouements scénaristiques qui arrange bien le porte-monnaie " sont foisons. Sachez que le scénario vaut quand même son pesant de cacahouètes coté nanardise. En effet, et en ne citant qu'un exemple parmi tant d'autres, vous verrez quand mangeant une frite magique on se transforme en spermatozoïde géant aquatique
Le Jeu (avec un grand J) des acteurs est une intrigue à elle toute seule. A les voir, on se demande si le problème vient des acteurs ou des doubleurs. Ici, contrairement à beaucoup de nanars ou navets, les acteurs ne surjouent pas, ne joue pas n'importe comment, n'ont pas d'oublis . ils jouent à coté de la plaque. La palme revient bien entendu à Lou " constipé " Ferrigno car, dans une scène où il porte secours à une fille attaque par un gars entouré de feuilles, pardon, un homme- boue, il lui demande si elle va bien d'un ton amical, alors qu'à sa tête, il semble lui gueuler dessus.
Les effets spéciaux sont le point fort de ce film. On peut même dire qu'ils volent la vedette à Lou Ferrigno. J'imagine la pensée de Coates après le I " Ma que, il n'y a pas eu assez d'effets spéciaux, cette fois-çi je vais mettre le paquet ". Et cette fois-ci, il a carrément fait tomber le paquet dedans. Pour notre bonheur ,effets spéciaux ne rime pas avec fauché et si dans le I, vous avez trouvé les effets spéciaux très pauvres ,sachez que cette fois, le budget est encore plus réduit car il y en a encore plus ! Ca va même au collage d'effets spéciaux du I dans le II (lorsque Hercule grandit, il s'agit du même montage mais seul le décor change.).
Une photo d'aquarium, Lou en incrustation et hop nous voilà dans l'antre
de sirènes !
Quelques exemples pour vous donner l'eau à la bouche :
Hercule sur un cheval est dans la forêt à la recherche d'un éclair
de Zeus. Devant plusieurs scènes équestres, il y a des tâches
qui s'allongent et se rétractent en changeant de couleurs (enfin de nuance
de gris). J'ai mis dix minutes pour comprendre que c'était du brouillard
et non la pellicule qui avait pris un coup de chaud.
Les éclairs fluos sont dessinés à la main à la post-production.
Lou Ferrigno ferme son point et le fixe tout en écoutant le réalisateur
qui lui dit quand lever et baisser le bras, vu l'inertie de ce dernier.
L'olympe du II est l'arrière-scène de l'olympe du I. Merci pour
le carton et le fond noir. La prochaine fois mettez des décors.
Lorsque Hercule frappe un figurant, on voit un fond uni passant au jaune, blanc,
puis rouge (et vert quelques fois) à l'écran. Avec trois cartons
(ou bristrols), on a réussi à nous faire croire qu' Hercule a
une force surhumaine, genre la série Batman des années 70 ou héros
de BD. Le problème, c'est que le fait de taper plein de fois le même
figurant deux fois moins gros que Ferrigno, décrédibilise sa force
à moins que le figurant soit super- costaud.
En parlant de combat, ces derniers sont vraiment peu soignés. Soit ça dure même pas une minute, soit, comme lorsqu'il se bat avec la créature en dessin animé, le combat est peu lisible : une sorte de projectile magique dessinée fonce sur Hercule et l'entoure. Au bout d'un moment, le projectile se sépare d'Hercule pour revenir à la charge (je ne pourrais dire s'il se libère à chaque fois). Au bout d'un moment ,le projectile explose. Fin de la créature animée. Comprendra qui voudra.
Le monstre en dessin animé
Hercule se battant contre le-dit monstre en dessin animé
Les créatures sont à chier. Désolé mais il n'y
a pas d'autres mots pour mieux les décrire. Entre les hommes-boue très
moches, la gorgone qui est vraiment horrible, le monstre en dessin très
mal animé et le chevalier en blanc (le démon Tartare qui jette
des petits lasers avec son arme d'hast), on arrive vite fait à se poser
des questions sur la sobriété du réalisateur. La palme
revient quand même aux hommes-boue. Prenez un figurant et enroulez-le
de fausses feuilles. Voilà c'est prêt. Seules les amazones s'en
sortent de ce déluge de mauvais goût, car justement il n'y a pas
d'effets spéciaux ni de costumes fantastiques.
Quelques hommes-boue (notez celui de gauche qu a perdu ses gants simulant les
griffes)
La gorgone alias la fête du caoutchouc animée image par image
Le combat final est un vrai délice. Je ne vous fais pas part de la préparation
au combat bien crétine comme il se doit (surtout avec les dieux qui passent
leur temps à donner des armes) mais sachez que les dialogues sont la
pour tenter de crédibiliser la suite du combat. Sur fond de cosmos (ouais
il n'y aucun décor à part un fond étoilé. Coates
veut battre Mattei et son Virus Cannibal côté fauché ou
quoi ?) Minos invoque deux chevaliers en dessin animé en arêtes
jaunes (ils représentent l'énergie pure du soleil). Hercule,rapidement,
se transforme aussi en dessin- animé- arête bleu pour les battre.
C'est tellement moche que je ne comprends pas pourquoi Coates n'a pas préféré
un bon vieux combat Minos-Hercule comme dans tout péplum. C'est moins
cher et ça laisse la part belle à Lou Ferrigno
à moins
que ce dernier a quitté le tournage avant la fin
Donc Hercule en
dessin animé occis les deux trucs jaunes. Alors Minos se métamorphose
aussi en dessin animé arrête jaune. Et là, c'est pas fini,
comme il semble que ce soit la fête du dessin animé en arête,
Minos et Hercule se transforment respectivement en Tyrannosaurus Rex et Gorille.
Combat très proche de Maciste en enfer pour son côté mou
et sans avancement. Enfin, comme dessiner un tyrannosaure est épuisant,
Minos se transforme en serpent bien plus petit. Finalement, le gorille gagne
en envoyant valser le serpent dans le décor
euh le fond étoilé
dans des explosions/ étincelles dessinés.
May the force be with you
En conclusion, " Les Aventures d'Hercule " est un bon nanar, ni plus bon ou ni plus mauvais que le premier opus mais s'adressant toujours aux nanardeurs avertis ou adorant les effets spéciaux ratés. Réellement, on ne trouve pas les mêmes ingrédients du I dans le II, il s'agit ici surtout d'effets spéciaux et moins le scénario et ses conséquences.
(Lantak) : 2,5